phytothérapie médiévale
Le traitement par les plantes remonte à la plus haute Antiquité. Voici comment, au XIème siècle, on pouvait soigner à partir des simples. Dans cet extrait du roman Les Brodeuses de l'Histoire, Toustain se fait soigner par un moine bénédictin: "Quand j’ai raconté ce qui m’avait mis dans cet état, frère Aelfnoth m’a paru en grand tourment. Sur son visage, une grimace étrange, puis il m’a signé le front, le cœur et le bras en priant en latin. Il pense sans doute que c’est en moi l’œuvre de Satan. La saignée qu’il m’a faite au bras ne m’a pas soulagé, mais il dit que les plantes emportent avec elles le mal et guérissent les humeurs. Après avoir été cueillir fleurs de camomille, romarin camphré et autres plantes dans son herbalarius, il m’a fait boire ces simples, bouillies avec du miel et de la scolopendre."
Un autre jour, c'était Mary qui prenait soin de sa jeune soeur: "Emma avait sans doute pris froid. Elle s’est trouvée agitée de fièvre et toussait tant, que le souffle lui manquait. La pauvre enfant, je l’appelle ainsi bien qu’elle ait seize ans, reste sans défense devant les assauts de la maladie. Dieu en soit remercié, elle va mieux maintenant. En cette saison, je n’ai pu trouver de laitue, souveraine contre la fièvre, mais par chance, au pied de murs exposés au sud, j’ai cueilli les premières pousses de germandrée, en ai fait force décoctions. Retrouvant le savoir-faire de feu notre mère, j’ai préparé aussi de la tisane de saule. Contre les quintes de toux, soupes d’ortie et pétales de coquelicots en infusion ont fait merveille. Juste avant le coucher, je lui faisais cataplasme de graines de sénevé, certes un peu cuisant, mais le mal de poitrine n’y résiste pas. Une pomme, une cuillère de miel, et, assise contre deux oreillers, elle dormait d’un bon sommeil."